J
= Dites-nous
quel fut le déclic qui vous donna envie de devenir acteur ?
H
= Durant le collège et le lycée, je jouais au volley-ball, et je me
demandais si j’allais continuer à l’université. A ce moment,
pour le film appellé « Yakiku
no haka » (La tombe des chrysanthèmes sauvages) où MATSUDA
Seikô avait le rôle principal, eut lieu une audition pour le second rôle,
celui du moine Atamamaru (« Tête
Ronde »). Cela me convenait parfaitement et je me présentai donc.
En définitif, j’échouai au dernier moment et le trac que je ressentis
durant cette audition fut insupportable. Mais ce fut un sentiment
totalement différent du trac, de la tension que j’avais ressenti
lorsque je courais après la balle en jouant en volley. C’est quelque
chose de personnel. Ce fut le début. Sur ce film, le réalisateur était
SAWAINO Shinichirô.
J
= On dirait un signe du destin.
H
= M. SAWAINO m’a fait le
plaisir de tourner de nombreuses fois avec moi comme dans « FUKUZAWA
Yukichi ».
Si
j’ai pu accomplir tout cela durant cette année, alors que je ne suis
pas de la JAC, c’est grâce à MORINAGA et toutes les personnes qui jouèrent
dans les scènes d’actions.
H = Après cette
audition, j’apparus dans un téléfilm « Kôkô
Seifufu » ( Le couple du lycée) et ce fut donc mes débuts.
C’est un film avec dans les rôles principaux ITÔ Maiko et TSURUMI ? ?
, j’y joue le rôle d’un ami du club de baseball de TSURUMI qui lui
dit : « Quand tu seras marié, tu pourras dire adieu au Kôshien ».
Puis, il y eut « Shaider ».
J
= Il fut décidé au dernier moment du rôle de SAWAMURA Dai entre vous et
YOSHIDA Jun...
H
= Tout à fait, tout à fait... Tous deux, nous suivimes l’entraînement
de la JAC durant deux mois environ sans en avoir décidé. J’étais très
jeune, 19 ans, et j’avais fait du volley donc j’étais robuste. Mais
je n’avais pas fait d’exercice physique très poussé, ce fut très
embêtant...
J
= Par la suite, vous avez été choisi pour le rôle de Dai et M. YOSHIDA
pour celui de « la grande prêtresse » Pau. Comment fut le
premier tournage ?
H
= La première scène du premier jour de tournage fut une scène de combat
sur un camion-remorque en marche pour l’épisode 2 « Odore
Peto Peto ! » . J’eus une réaction comme : « Dans
un tel endroit ? Vous êtes sûrs ? ». Mais les faiseurs
de miracles de la JAC avaient bien sûr commencé à faire les préparatifs.
J
= Dans le deuxième épisode, lors de votre transformation, vous bondissez
en l’air à l’aide d’un trampoline...
H
= Oui, je l’ai fait. Car durant l’entraînement, on nous a aussi
appris à sauter de haut...
J
= Comment fut le réalisateur, M. SAWAINO ?
H
= Il est rusé, le réalisateur. Le premier jour, sur le plateau, il y
avait une scène où on devait enregistrer en même temps un dialogue, il
arriva et rajouta du texte. Il me le donna le matin même dans la salle de
maquillage ! Ce fut très pénible pour moi. Aujourd’hui, je me
souviens encore de cette réplique : « Les deux points
essentiels quand on tire au laser sont : Premièrement, d’être
capable de mettre toute sa concentration sur un point en un instant. Deuxièmement,
ne jamais lâcher sa cible des yeux. » (Rires)
J
= C’est la scène où, tout seul dans une classe, vous répétez ce que
vous avez appris, alors que vous venez de terminez votre cursus au centre
de formation des shériffs de l ‘espace, n’est-ce pas ? Et
cette réplique n’était pas dans le scénario ?
H
= Tout à fait. C’est un passage qui venait d’être inventé quelques
instants auparavant...
J
= En parliez vous avec MORINAGA Naomi qui interprétait le rôle d'Annie?
H
= Nous étions la plupart du temps ensemble mais nous ne parlions pas de
nos rôles ou de notre jeu d'acteur. Nous parlions uniquement de choses
comme par exemple : "D'où est-ce que sort le plus de NG?" . Et
dans le métro pour aller jusqu’au studio, c’était la même chose,
nous ne parlions que de ça! Je pense que peut-être que Shaider a plu car
elle était là avec moi durant cette année...
A
cette époque, MORINAGA détestait conduire. Elle faisait ses scènes
d’actions, mais pour ce qui était de conduire, ça lui était vraiment
très pénible... Combien de fois n’a t’elle pas accroché sa RX-7
jaune... Moi, pour conduire j’étais plutôt doué... Dans une scène où
je suis dans la Jeep et où on me poursuit en me tirant dessus, c’est
moi qui conduit. On m’avait DIT de m’arrêter à un endroit précis,
et je m’y arrêtai pile. Tellement que même le caméraman M. MATSUMURA
Fumio me dit : « Balèze la conduite ! » Mais cette
Jeep était aussi très facile à conduire !
J
= Et le réalisateur des scènes d’actions, M . KANEDA Naoru ?
H
= Ah, M.KANEDA ? Je l’adore. C’est une personne envers laquelle
je serais toujours reconnaissant. A l’époque, sur le tournage, tout le
monde m ‘appellait « Dai » ou « Dai-chan »
(mon petit Dai), mais M.KANEDA, je ne sais pour quelle raison m’appelait
« Daisuke » ! Au début, j’ai un peu insisté pour lui
dire : « C’est SAWAMURA Dai » puis finalement je l’ai
laissé faire. Comme au fil des tournages il prenait soin de moi, ce
« Daisuke » se mit à me plaire. Ce nom me resta dans la tête
et plus tard, quand mon propre fils vint au monde, je l’ai appelé
« Daisuke » ! (Rires)
J
= Vous vous êtes bien entendu avec les gens de la JAC...
H
= Oui, vraiment, ils furent vraiment très bien. (Spécialement M. ASHIHARA
et M. YAMADA. Sans ces deux personnes, « Shaider » n’aurait
pu être mené à bien.
J
= Ces deux personnes nous ont donné de superbes scènes d’actions dans
« Shaider ».
H
= Oui. Pour moi c’est ce qui est important. Ils ont vraiment rendu
service à la série avec de telles scènes d’action. Au début, c’était
M. ASHIHARA qui s’occupait de ces scènes, puis ce fut
pratiquement tout le temps M. YAMADA qui le remplaca.
J
= M. YAMADA a joué le rôle de Psychora, sa forme « humaine »,
dans Sharivan. A l’époque où il débutait, il devait déjà avoir les
cheveux ras, non ?
H
= Oui, oui ! (Rires) Quelque
chose qui m’avait laissé une très forte impression fut lors des
premiers repérages d’une scène. C’est une scène où je me
transforme alors que je viens d’être poussé, dans la bataille, du haut
de l’immeuble MarunoUchi par Omega. A l’époque, j’avais la même
coupe de cheveux que M. YAMADA, et les scènes d’actions les plus
importantes étaient alors assuré par M.YAMADA. Mais pour cette scène M.
KANEDA dit : « ASHIHARA, charges-t’en. » Et lui de dire :
« Mais ce n’est pas YAMADA qui... » « C’est pour
ASHIHARA ! » En regardant la scène, on comprend pourquoi ce
choix : C’est une scène très dangereuse, une sacrée chute, et M.
KANEDA le savait parfaitement. Ce n’est rien techniquement, mais il a préféré
confier ceci à ASHIHARA, qui était très doué. Mais il s’en
voulut car M.YAMADA en avait pleuré. « C’est pour son bien »
me dit-il. Par la suite, il fut très fier quand il joua la plupart des scènes
d’actions. Et ces sentiments se ressentent incroyablement bien. Des
sentiments de reconnaissance, et aussi de respect, c’était très émouvant.
J
= Les chutes de M. ASHIHARA sont vraiment quelque chose de stupéfiant...
H
= Oui, aussi bien sur le plan technique que pour le moral, être entouré
de gens formidables, ca permet vraiment de travailler sur un plateau
heureux. Je leur en serai reconnaissant toute ma vie. Juste après la
transformation du premier épisode, j’ai vu M. ASHIHARA en Shaider
sauté du haut d’un pylône rouge, et j’en fus vraiment étonné. Et
pourtant, M. ASHIHARA semble sujet au vertige ! Mais il dit que
comme il porte un casque, il n’y voit rien, et donc tout va très bien !
C’est une sensation que je ne comprends pas très bien... (Rires)
J
= C’est une histoire terrible ! Et pour les poses du shôketsu ?
H
= Elles ont été imaginés par M.KANEDA.
Pour ce qui est de prendre une pose en sautant, nous nous sommes
concertés M. ASHIHARA, M.YAMADA et moi pour se décider. Quand ce
n’était pas moi qui jouait il fallait trouver une pose qui puisse
cacher le visage en paraissant naturelle.
J
= Pour les scènes où vous jouer plus spécialement, vous êtes en gros
plan, et donc vous deviez faire vous même ces scènes d’actions qui au
fur et à mesure que la série
progresse deviennent de plus en plus intense.
H
= [...] En tout cas,
dans cette mine de la préfecture de Saitama, où l’on me disait :
« Allez tombe ! Fais ta roulade ! » . Ca donnait
l’impression d’être dans la continuité de ce que l’on faisait tous
les jours. Mais c’est que là-bas, ce n’était pas des cailloux qui
m’attendaient pour me réceptionner. Mais des rochers ! Et cette
combinaison bleue n’était pas si épaisse que ça. Ou alors, à l’époque
de l’épisode 19 « Annie l’échappe de justesse ». Il y a
une scène où je m’entraîne sous une cascade avec une épée
japonaise, j’étais torse nu. Et tout à coup, le réalisateur M.
ASHIHARA me dit : « Mais qu’est-ce que c’est que cette
blessure ? » Comme je ne peux pas voir mon propre dos, je ne le
savais pas, mais ça avait l’air d’une blessure impressionante, et on
me dit : « Si tu souffres trop, on arrête le tournage ! »
C’était évidemment douloureux , mais j’ai serré les dents, et
j’ai continué. Et ce sont ces prises que l’on peut voir. Mais, en
fait, pour les plans où l’on voyait mon dos, M.YAMADA me remplaça.
Dans ces circonstances particulières, mon visage était marqué d’un
air grave qui fait partie de ceux qui me plaisent le plus
J
= Comme il y eu diverses choses, c’est peut-être même votre air le
plus réussi, non ?
H
= N’est-ce pas ? A l’époque de l’épisode 22 : « Le
spectre de la mer appellé par l’homme-poisson », il y eu aussi
des moments très grave. Je devais me transformer en plongeant dans la
mer. Mais je fis mal mon plongeon, j’eus mal au cou, je ne suis plus
arrivé à respirer, ma tête commencait à me tourner... Mais comme la
combinaison que je portais flottais, elle me fut d’un grand secours. Ce
fut vraiment très dangereux...
J
= Vous avez quelques anecdotes avec des enfants qui vous avaient reconnu,
n’est-ce pas ?
H
= Parmi tous les autographes que j’ai pu signer pour les enfants, un
m’a profondément marqué. Alors que j’allais à pied jusqu’au
plateau, un papier-journal est tombé devant moi. Comme ça n’avait rien
d’extraordinaire, je continue à marcher, c’est alors qu’arrivent
des enfants qui me reconnaissent et insistent pour avoir un autographe.
Mais les enfants n’avaient rien sur eux, alors je leur dis :
« Allez cherchez un papier » et eux « Ouuuiiii ! ».
Quand ils revinrent ce que me rapportèrent ces enfants, ce fut le
papier-journal qui était tombé devant moi précédemment ! Bien sûr,
je ne pouvais pas me désister. Et les enfants furent tellement content
d’avoir leurs signatures que je pensai : « C’est
vraiment bien tombé ».
J
= Même
si ce n’était qu’un papier-journal égaré, une simple signature à
suffit pour eux à la transformer en trésor. Et puis ça n’a fait de
mal à personne qu’ils emportent ce journal...
H
= Oui, ce n’est vraiment pas un crime... Aujourd’hui encore parfois,
je me rappelle encore de ces enfants et de la dédicace sur papier
journal...
J
= A l’approche de la dernière de « Shaider », quel était
votre état d’esprit ?
H
= Mon corps a été assez secoué. C’étaient des sensations très
fortes. Si j’ai pu passer une année entiere après avoir pris la relève
de Kenji-san et Watari-san qui sortaient de la JAC,
j’ai le sentiment que c’est vraiment grâce à MORINAGA, M. ASHIHARA
et
M.YAMADA. Bien sûr je suis reconnaissant envers tout les gens du
tournage, mais eux en particulier... Car on faisait un travail où on
risquait sa peau et ce sont les gens avec qui ont s’est secouru
mutuellement. Et M.YAMADA avec qui on avait tenu bon, est maintenant réalisateur
des scènes d’actions de Kamen
Rider Kûga avec M.KANEDA.
Mais le plus surprenant, c’est M.ISHIDA qui était 3ème
assistant réalisateur qui est maintenant le réalisateur principal de Kûga.
C’est parceque le temps passe... A la différence du réalisateur, on
voyait les assistants tout les jours sur les plateaux. J’ai encore pas
mal de souvenirs de M.ISHIDA... Quelques temps après « Shaider »
, pour un drama quelconque, je suis allé à la Tôei et j’ai croisé
M.ISHIDA. C’était justement au moment où il faisait ses premières
prises en tant que réalisateur principal. Je suis allé les déranger sur
le plateau de Kûga car ça
faisait longtemps que je voulais voir ces 2 personnes.
J
= Etait-ce la première fois que vous rencontriez M.ÔBA et M.WATARI lors
du « Special » qui fut tourné en tout dernier ?
H
= Oui. A propos de ce spécial, c’était la première fois que je jouais
« tout » Shaider. Bien sûr, ce que je faisais d’habitude,
mais j’ai aussi porté la tenue chromée. J’ai appris avec attention
les poses avec M.KIYOMIZU qui jouait Shaider dans les gros plans.
J
= Je ne savais absolument pas que le Shaider que l’on voit sur les
photos où vous êtes tous les 3 était effectivement interprété par
vous ! C’était juste à cette époque que vous avez décidé
d’interrompre votre carrière d’acteur, et maintenant vous vous
occupez en tant que manager de la division « jeunes acteurs »
à Tsuburaya
Prod.
H
= A l’automne de l’année dernière, j’ai eu des ennuis de santé,
j’ai décidé que c’était trop éprouvant physiquement de continuer
ma carrière d’acteur. Et depuis avril je m’habitue à ma vie de
manager de cette division. A l’époque où je faisais « Shaider »,
je me disais qu’il était nécessaire d’appartenir à ce bureau, et
comme j’étais une personne qui avait contribué à celui-ci, j’y
avais des liens. Ainsi je fais partager l’expérience que j’ai eu
jusqu’ici et avec KAGEMARU Shigeki et SUZUKI Misato, j’aide les jeunes
acteurs à déployer toutes leurs activités, et je m’en sens très
heureux.
J
= Avez-vous
un dernier message à faire passer à vos fans ?
H
= Je pense que les héros des séries des « Sheriffs de l’espace »,
ou d’autres comme « Ultraman », sont éternels. J’éprouve
beaucoup de plaisir, vraiment, à voir ces 3 personnages... Moi, je ne
peux plus jouer, mais je prie pour que bientôt revienne un jeune shériff
de l’espace qui sera revêtu de ce bleu métallique ! Et faites
bien attention à votre santé ! C’est mon message à moi,
TSUBURAYA Hiroshi. Un corps en bonne santé est quelque chose de capital,
alors faites bien attention aux maladies et aux blessures ! Et puis
j’ai envie que tout le monde s’accroche pour tendre le plus vers ses rêves !